Le nouveau-né puis le nourrisson éprouvent le besoin inné, instinctif de téter, de sucer, et ceci pas seulement pour se nourrir. En dehors des tétées et de toute sensation de faim, bébé s’agite, trouve ses doigts ou cherche autour de lui quelque chose à suçoter, puis s’apaise.
On distingue la succion nutritive (sein, biberon) et la succion non-nutritive (pouce, tétine, doudou). Par ailleurs la période d’éruption des dents s’accompagne d’un fort besoin de sucer et de mordiller.
La succion est une nécessité et une source d’intenses satisfactions.
Depuis une bonne dizaine d’années l’usage de la tétine est en recrudescence.
Mais elle est aussi nocive que le pouce. En effet elle demande un effort de succion plus intense. La peur de la perdre, si elle tombe, fait que l’enfant s’y accroche d’autant plus.
Par ailleurs la tétine est un objet « valorisé » puisque donné par sa mère.
N.B. L’on constate une utilisation inappropriée du mot orthodontique en parlant des tétines. Une tétine ne traite pas les dents, ne les redresse pas. Elle n’a de valeur ni « physiologique » ni « orthodontique ».
L’âge conseillé pour lui faire perdre cette habitude se situe autour de 2/3 ans. L’enfant développe alors ses champs d’intérêt et d’investigation. Il marche, s’exprime, a des contacts avec d’autres enfants, entre à l’école.
Jusqu’à 4 ou 5 ans, il peut être admis de sucer son pouce. Au-delà, il est souhaitable de commencer à en parler avec l’enfant.
Indépendamment d’impact éventuel sur les dents, pouce ou tétine gênent la route de la communication et l’intégration sociale de l’enfant.
Quelques éléments clés pour l’accompagner :
- Choisir une période favorable en évitant les moments de changements familiaux (déménagement, voyage, naissance d’un autre enfant…) qui peuvent le mettre en insécurité.
- Prévoir une période de préparation et d’information : pas d’interdiction brusque mais expliquer ce qu’il a à gagner en retirant la tétine ou le pouce.
- Présenter l’arrêt de la succion comme une avancée, une « promotion ». Projeter l’enfant dans l’avenir.
- Substituer un autre plaisir à celui de sucer son pouce (lui lire une histoire, le faire parler, jouer …)
- Etre vigilant lorsqu’il suce son pouce parce qu’il est désœuvré, ou si vous constatez un lien automatique (télévision/pouce…)
- Ne pas se décourager si la réussite n’arrive pas de suite, chaque enfant à son rythme et sa maturité. Renouveler l’essai quelques semaines plus tard
- Encourager les efforts et souligner les réussites.
- Nous pouvons vous aider car souvent entendre le discours du dentiste s’avère plus efficace !